le Bas-Empire

Publié le par picozuri.over-blog.com

 QU'EST-CE QUE LE BAS-EMPIRE?

 

 C'est la fin de l'Empire. Nous sommes un peu moins mal renseignés sur les Basques pour cette période qui succède aux invasions du IIIème siècle qui avaient déjà mis à mal le pouvoir romain. Ce dernier se maintiendra pourtant jusqu'au Vème siècle.

 

 Dès le règne de Marc-Aurèle (161-180), la crise économique et peut-être démographique avait affecté l'Empire. Les échanges avec l'Espagne si florissants durant le Haut-Empire (-27 à 235) décroissent dès lors. A la fin du IIIème siècle, les Francs et les Alamans ravagent la Gaule.

             

 CES BARBARES SONT-ILS VENUS JUSQU'AU PAYS BASQUE?

 

 Oui, comme les Cimbres et les Teutons auparavant, vous vous rappelez? Le Pays basque est attaqué dès la fin du IIIème siècle. Au IVème siècle, un limes se fixe sur les Gaves et l'Adour. Le Pays Basque Nord est une zone très peu sécurisée, malgré la présence de fédérés (Barbares alliés à Rome) sur la voie de Roncevaux. Ausone et Paulin de Nôle en témoignent dans leur correspondance. La région fut très tôt désertée par Rome. Les deux Iruña (Pampelune et Veleia) portent des traces archéologiques d'incendie. Les villas de Falces (Sud de la Navarre), Liedena (Est de la Navarre), de Ramalete sont détruites vers 270. La nécropole d'Irun est abandonné très tôt (les monuments sont laissés à l'abandon) dès la deuxième moitié du IIème siècle, et les dépôts archéologiques se raréfient au IIIème siècle (en Navarre, dans la deuxième moitié du siècle), signe de récession ou de stagnation économique. La vigoureuse Oiasso a bien du mal à montrer des signes de dynamisme: la piscine des thermes sert de lieu d'habitation , probablement à usage du bétail. Getaria semble aussi dépeuplée. Des exploitations sont abandonnées au IVème siècle en Navarre. Des individus repeuplent les grottes en liaison avec une réactivation des pâturages. Nous sommes très loin de la prospérité et de la douceur de vivre de la première moitié du IIème siècle. Mais le danger barbare n'est pas la seule épreuve de l'époque. Il y a aussi le mouvement des Bagaudes.

 

 CE SONT DES ENVAHISSEURS?

 

 Non, c'est un mouvement social né en Gaule (en gaulois, le terme désignerait un groupement et serait lié à l'épisode d'une attaque contre les bagages de l'empereur Maximien en Savoie vers 286), repérable à partir de la fin du IVème siècle, qui a secoué la Bretagne, les terres entre Loire et Seine, mais également l'Aquitaine et l'Espagne sans qu'il y ait de véritable lien entre tous ces soulèvements. Le "saltus vasconum" (le Pays Basque non cultivé) était agité par un mouvement de même nature, c'est-à-dire anti-fiscal contre les confiscations et les rapines (vols). Les juges étaient aussi corrompus à cette époque là. Ou alors, des esclaves se sont soulevés en s'alliant avec le petit peuple des campagnes affamé contre les grandes exploitations des villas et des fundi (système d'exploitation des terres). Ces révoltés, dont rien ne prouve qu'ils se faisaient appeler bagaudes, étaient très hétérogènes et combattaient essentiellement dans des zones marginales difficiles à contrôler (d'où leur présence en terre basque). Les expéditions menées contre eux échouent. Une source du Vème siècle évoque l'audace des Aracelli Bagaudes, soit la région d'Araki, au Sud d'Alfaro, en Navarre méridionale. Ils seront exécutés avec un évêque parmi eux, un certain Valerius.

 

 A cette agitation, il faut ajouter l'éphémère Empire gaulois de Postumus (260-269), un chef de l'armée du Rhin dont l'autorité s'étendait en Gaule, en Grande-Bretagne et sur une partie de l'Hispanie. Une borne milliaire retrouvée en Alava est à son nom. Mais son successeur Victorinus (269-271) perdit l'Espagne et cet Empire disparut en 273. Mais il sut protéger efficacement les villes par une politique d'édification de murailles. Les traces détectables de destruction ne datent que de 275-276 en Navarre et en Alava (une vague d'invasion est attestée par les sources entre 275 et 282). Ce ne sont que les sites de petite taille qui disparaissent. Peut-être que les Romains, pour pallier la faiblesse de l'Etat central, constituèrent des troupes dans les vallées pour contenir les envahisseurs et les communautés montagnardes moins intégrées. Les divers trésors retrouvés témoignent sans doute d'un paiement à des soldats. En tout cas, il n'y eut pas de dévastation sur une grande échelle. Seules, l'enceinte de Pampelune tomba à la fin du IIIème siècle sous les assauts des Francs, ainsi que celle de Veleia, dont la forteresse imposante date de cette époque, et de quelques villes de Navarre septentrionale relativement importante. Après les Francs, les Vandales passèrent aussi par les Pyrénées occidentales [1] et la vallée de l'Ebre. Curieusement, il n'y eut pas de garnisons supplémentaires au Pays Basque. Sans doute parce que c'était cette fois l'ensemble de l'Empire qui était menacé.

 

 Cette turbulence semble reprendre à l'époque de la période tétrarchique...

 

 QU'EST-CE QUE C'EST?

 

 C'est une période (285-311) où il y eut 4 empereurs pour faire face aux attaques sur l'Empire. C'est peut-être l'empereur Dioclétien (285-305), qui constitua la Novempopulanie, une division administrative rassemblant 9 peuples entre Garonne et Pyrénées (Strabon en recensait 3, Ptolémée 5) avec un gouverneur (praeses) établi à Eauze (selon la Liste des provinces de Vérone datée de 297), à un moment où les structures de l'Empire étaient sclérosées (figées). Pour la première fois, on a regroupé des ethnies autonomes en prenant  conscience qu'elles constituaient une même souche, une unité, alors qu'Auguste avait déterminé arbitrairement l'Aquitaine. Auparavant, Auguste, Tibère ou Trajan aurait mis en place une unité fiscale pour cette région, ainsi que des contingents militaires mis à disposition (ce qui contredit, soit dit en passant, la fameuse pacification de l'Ordre romain). L'inscription d'Hasparren, qui rend compte de la nouvelle structure, est probablement contemporaine de la Liste de Vérone. La liste des tribus n'est donné qu'au début du Vème siècle dans la Notitia Dignitatum (écrite sous le règne d'Honorius: 395-423). Et là, il y a finalement 12 peuples. Le terme avancé est finalement Provincia novempopulana et non Novempopulanie, ce qui semble signifier que la province s'est organisé autour de 9 peuples. Mais les Basques ne sont toujours pas mentionnés par les Romains (seuls les Tarbelles de la Chalosse sont cités; les petits peuples, tels les Sybillates, ne furent pas retenus)! La réforme administrative place un vicaire, le responsable du diocèse [2] de l'Aquitaine (qui compte désormais trois provinces, la Novempopulanie est l'Aquitaine III), à Vienne (la Viennoise sera le premier nom du diocèse avant 355, époque où le vicaire impérial réside à Arles), puis Bordeaux (sous l'empereur Julien, l'Aquitaine est réunifiée et donne à nouveau son nom à la province) [3]. Mais l'axe routier du nouveau pouvoir passait entre Trêves (la capitale choisie par l'empereur Maximien qui régna de 285 à 305 et qui avait la charge de la partie occidentale de l'Empire), et l'Espagne via Bordeaux, donc plus à l'ouest que le Vasconiae saltus ce qui fera perdre de l'importance stratégique aux passages du piémont pyrénéen.

 

AU PROFIT DE QUI?

 

 De Bayonne fondé à ce moment-là, ex-nihilo (à partir de rien) [4], et baptisé Lapurdum [5] par les Romains, dans la deuxième moitié du IVème siècle. Le tribun de la Cohorte novempopulanienne y résidait, selon la Notitia Dignitatum. C'était une grande forteresse, une résidence de chef de corps qui commandait 1000 soldats environ, et un camp de base à l'avant des burgi (bourgs) situés sur les voies romaines. Le style des fortifications est semblable à celui du Nord de la Garonne et de Dax, mais la muraille bayonnaise était moins épaisse et plus petite que la caserne de Blaye, la vraie place-forte de l'Aquitaine. Le tribun dépendait du maître des milices d'infanterie des Gaules. La cité fut édifiée pour sécuriser Dax, la cité-capitale de la tribu des Tarbelles, mais aussi pour défendre le littoral et les rivages de l'Adour des pillards de l'océan (les Francs, les Frisons et les Saxons sévirent dès le IIIème siècle et sont attestés en Espagne sous le règne de Constantin: 306-337). Mais Aquae Tarbellicae n'était pas une cité importante (l'état-major était sur les bords de la Nive) et le péril de la mer n'était pas très grand. Il s'agissait avant tout de défendre les passages du piémont. Une unité légère était spécialement équipée pour intervenir sur les cours d'eau montagnards. Une seule unité équivalente existait en Gaule, dans les montagnes de l'actuelle Isère. Bayonne permettait de sécuriser la voie Bordeaux-Astorga dans les secteurs d'Hasparren, Irissary et de St-Jean-le-Vieux. Les spécialistes débattent si le toponyme de Lapurdo provient de la tribu des Lapurdenses qui donnera le nom français Labourd. Le site était en hauteur. L'enceinte n'était pas en briques, mais en pierres taillées, ce qui est rare. Il semble qu'il y avait trois portes. Le campement militaire attira autour de lui toute une série d'infrastructures: dispensaires, gymnases, prison, écuries, grenier, ateliers de réparation des armes, magasins d'approvisionnement. Mais ce ne fut probablement pas une vraie agglomération urbaine. Elle devait compter 4500 personnes tout de même si l'on se base sur ses 10 ha de superficie (contre 6000 habitants pour Dax). La Notice des Gaules (à peu près contemporaine de la Notitia dignitatum) ne cite pas Lapurdum: ce n'était donc probablement pas une cité. Mais elle se substitua à Hasparren qui plongea ensuite dans l'anonymat, malgré son genio pagi. Peut-être cette localité n'était-elle pas assez sure pour y recevoir une troupe et une muraille.  C'est peut-être l'invasion vandale de 406 et 409 qui différa pour Bayonne l'obtention du statut de cité.

 

 La période tétrarchique a également vu une importante modification de la structure urbaine et l'élévation des fortifications. La Notitia Dignitatum recense au Vème siècle les hautes charges civiles et militaires, sans doute pour leur redonner un peu de lustre et d'efficacité face au défi de l'insécurité et de la violence. Nous savons qu'un tribun de cohorte, soit un important chef militaire, résidait à Veleia au IVème siècle, alors qu'il n'y en avait pas auparavant sur cette haute vallée de l'Ebre longtemps très pacifiée. Il s'agissait de sécuriser la voie Bordeaux-Astorga, de pouvoir joindre Oiasso (et les mines stratégiques d'Arditurri), Pampelune, Saragosse. Mais là encore, il n'y eut aucune troupe nouvelle, pas même d'auxiliaires. Alors que la Galice dispose d'une légion et de 4 cohortes supplémentaires, il n'y en a qu'une à Veleia (d'origine gauloise), ainsi qu'à Bayonne, la cohorte novempopulanienne. Les cohortes vardule et vasconne avaient disparu avec l'effondrement de la Bretagne (comprenez la Grande-Bretagne) en 367. Il y avait donc deux commandements séparés. Manifestement, la menace était faible. Il semble que le banditisme était le problème principal. Des autochtones abandonnant le pastoralisme avaient peut-être des difficultés à intégrer la vie sédentaire des bourgs. La pression démographique, des accidents climatiques pouvaient aussi aggraver le fléau du banditisme. Celui-ci acquit une mauvaise réputation, après l'épisode des Aracelitani (ceux d'Araquil). Une inscription lapidaire sur la route d'Oteiza à l'Ouest de la Navarre, est dédiée à un jeune homme de 20 ans "tué par des voleurs". Mais la vallée de l'Ebre au delà de l'Alava était dégarni d'installation militaire. Ausone, que nous avons abordé la dernière fois, a peut-être fait allusion à une résurgence du paganisme dans le "saltus vasconum" ("dans les forêts vasconnes et les neigeuses Pyrénées"), qui semble pour lui commencer dès que l'on quitte Aquae Tarbellicae dont il était originaire (parlait-on basque là-bas?) . En tout cas, depuis Bordeaux, il vit mal le voyage de son ami Paulin et considère le Pays basque (qu'il est le premier à appeler Vasconia dans une lettre de 394 à Paulin) comme un pays de voleurs (pagis latronum). Paulin, qui n'est pas encore évêque de Nôle (près de Turin), était son ancien précepteur. Pour Ausone, celui-ci a un coeur pur et vit dans l'Espagne "civilisée".

 

 QUE SAVONS-NOUS SUR CE "PAYS SAUVAGE"?

 

 Les archéologues ont étudié des sites fortifiés: Arteketa-Campaitia à Uhart-Cize (à 831 m d'altitude), St-Jean-le-Vieux évidemment qui retrouve au Bas-Empire un rôle stratégique qu'il conservera tout au long du Moyen-Age. Le premier se situait tout près de la voie romaine. Ce sont les routes les plus sillonnés par les marchands et les soldats qui ont fourni la majorité des lieux de culte. L'épigraphie et la sculpture sur pierre romaine ont redonné vie à des cultes locaux anciens. On a retrouvé à Campaitia un sanctuaire dédié à Auguste (fréquenté jusqu'au Vème siècle), un autre plus rustique, près d'une source, en retrait par rapport à la route, en face d'un vaste panorama donnant sur le bassin de Cize et le levant, et un autel dédié à un ancien culte local qui réapparaît tardivement (fin du IVème-début du Vème siècle) à la suite du retour progressif de survivances autochtones. Les archéologues ont aussi retrouvé des pièces de monnaie exceptionnellement nombreuses [6] et un dépot d'offrande. Des outils et du matériel d'harnachement ont été découverts dans un bois, tel une hipposandale abandonnée car inutilisable (pas de crochet avant), un objet très rare dans le Sud-Ouest. C'était sans doute une halte consacrée à un génie topique (on en a parlé la dernière fois) associé peut-être à Mercure, le dieu des marchands, à Jupiter, Mars, voire Hercule, le dieu des passages difficiles, associé souvent à des arbres sacrés (le hêtre généralement). L'ensemble fut fréquenté du milieu du IIIème au début du Vème siècle, puis disparut sans doute à la suite des lois de l'empereur Théodose (379-395) qui rendit obligatoire le christianisme dans l'Empire et interdit les cultes païens en 391-392. Le temple dut être détruit, mais le poste militaire a pu durer plus longtemps. On a également relevé des armes (6 haches dont 3 de petite taille sans doute votives, des fers de lance) et des parures de type germanique de la seconde moitié du IVème siècle-début du Vème. C'était en fait des soldats fédérés (des Wisigoths) qui combattaient pour l'Empire à un moment où les Romains ne voulaient plus combattre. Le but était de défendre la zone contre des envahisseurs ou des brigands. Arteketa a pu être un fortin chargé d'assurer la circulation routière au moment de la création de Bayonne.  

  

 Le matériau illustre bien l'armée post-constantinienne (après 337) avec ses boucles de ceinturon et ses fibules cruciformes (sorte d'épingles en forme de croix). Ces éléments se retrouvent aussi à  Imus Pyreneus devenu avec le temps un petit bourg militaire (une fibule cruciforme aussi d'une grande qualité, scramassax [7], petites haches, harnachement) abritant des troupes de plus en plus mobiles à partir du IIIème siècle. De cette époque (fin du IVème siècle), on a retrouvé un solidus (monnaie en or créée par Constantin) à Arnéguy.

 

 

ON EST A LA FIN DE L'EMPIRE A CE MOMENT LA...

 

  La véritable vague d'invasion commence au début du Vème siècle en 409 lorsque les Vandales (qui avaient franchi le Rhin gelé la nuit du 31 décembre 406 selon la légende) empruntèrent le col de Roncevaux pour la plupart d'entre eux. La voie de Cize redevint stratégique et fut un enjeu dans la lutte qui opposa l'empereur Honorius (395-423), défendu dans la région par Flavius Constantius, à l'usurpateur Constantin III (407-411) et son fils Constant qui régnèrent sur la Gaule et l'Hispanie. Les éléments basques en place sur les cols paraissaient peu fiables pour le pouvoir qui engagea les fédérés wisigoths que nous avons aperçus tout à l'heure. Pourtant, les Basques firent parfaitement face aux invasions de 407 dont nous avons parlé tout à l'heure. Mais ils ne firent preuve d'aucune combativité en automne 409. L'alliance avec les Wisigoths (le foedus qui donnera le mot fédération) date de 418, peu après la restauration du pouvoir du premier empereur d'Occident, Honorius, en 416. Ces Wisigoths ont pu participer aussi à l'édification de fortifications au moment des invasions.   

 

 

 

[1] Un trésor de cette époque a été retrouvé à Mouguerre.  

 

[2] Le diocèse est une nouvelle structure administrative qui dépend de la préfecture de la Gaule qui avait aussi autorité sur l'Hispanie.

 

[3] La tripartition de l'Aquitaine entraîna la multiplication du nombre de gouverneurs et de fonctionnaires et dut rapprocher l'administration des administrés en ville.

 

[4] Il y eut sans doute à l'origine un habitat lié à la pêche près de ce golfe de Gascogne si poissonneux. L'allusion au bon mouillage (Ibaia ona) daterait de Tibulle (qui vécut environ entre -54 et -19) et sera reprise par un autre poète Lucain (ayant vécu entre 39 et 65 environ) et Ausone (vers 310-395).

 

[5] Lapurdum signifie aussi Labourd. Le terme serait donc générique. Y aurait-il eu une tribu lapurdenses aux environs de Bayonne, ancêtres des Labourdins? On notera qu'il est très rare qu'une ville porte un nom ethnique. Mais déjà, la Novempopulanie avait tenu compte du fait ethnique. 

 

[6] Il y avait 44 pièces s'étalant du Ier siècle au Vème siècle avant notre ère. Cette exceptionnelle longévité se rencontre aussi dans le trésor de Sare (vu la dernière fois).  Ces monnaies viennent de Trêves et d'Arles, voire d'Italie. 

 

[7] Une fibule servait à agrafer sur l'épaule le manteau militaire ou civil des fonctionnaires appelé chlamyde, une distinction officielle née au milieu du IVème siècle. Le scramassax est une sorte de poignard de l'Antiquité tardive. Rappelons que Constantin (306-337) fut le premier empereur à se convertir au christianisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

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